VIDÉO | Agissons contre les violences sexistes et sexuelles

Chers amis,

La mobilisation historique des femmes iraniennes suite à l’assassinat de Mahsa Amini pour exiger l’égalité, la dignité et la liberté mérite tout notre respect et le soutien absolu de l’Europe et du Parlement européen.

La lutte que mènent ces femmes courageuses, au prix de leur vie, contre l’obscurantisme et pour leurs droits, nous rappelle que le droit des femmes est fragile. Il doit être un combat quotidien pour chacune et chacun d’entre nous.

Les forts taux de violences faites aux femmes dans nos territoires d’Outre-mer en sont une triste illustration qui prouve que nous ne pouvons, ni ne devons, nous autoriser à l’endormissement.

Car s’il est un domaine dans lequel nous pêchons par défaut, c’est celui des violences sexistes et sexuelles auxquelles s’ajoutent trop régulièrement, les violences intrafamiliales.

Ainsi, les Outre-mer enregistrent des taux de violences conjugales entre 2 et 3 fois supérieurs à ceux de l’Hexagone, Polynésie et Nouvelle-Calédonie en tête. En outre, avec 10 féminicides recensés en 2021 dont 3 à La Réunion, nos territoires se démarquent tristement.

Les  racines de cette violence qui touche aux Antilles une femme sur cinq et une sur sept à La Réunion sont multiples et nécessitent toute notre vigilance. Ces violences sous forme d’agressions physiques, verbales, psychologiques, économiques et sexuelles, sont récurrentes et s’aggravent chez nous.

Que les sources soient historiques, socio-culturelles ou économiques, les violences faites aux femmes dans nos territoires condamnent nos filles, nos sœurs, nos mères, nos cousines, à une double peine. La 1ère est liée aux spécificités géographiques de nos territoires, souvent très contiguës et qui ne permettent pas à la victime de s’isoler de son bourreau et la 2nde, aux réseaux d’interconnaissances qui favorisent l’omerta plutôt que la libération de la parole.

Quelles qu’en soient les origines, il nous faut, de manière impérieuse, sortir de la funeste réalité de nos territoires. Pour cela nous devons tous nous mobiliser, pour améliorer la vie des femmes il nous faut :

1- Mettre en place une culture de l’égalité entre les femmes et les hommes dès le plus jeune âge, qui passe par l’école, la lutte contre les stéréotypes, mais aussi et surtout, par un encadrement des images diffusées dans nos médias pour ne plus mettre en avant des images misogynes, sexistes et machistes.

2- Mieux prévenir, combattre et criminaliser toutes les formes de violence et de harcèlement fondées sur le genre, à domicile, en ligne comme dans la rue ou à la télévision.

3- Améliorer les prises en charges des victimes mais aussi des agresseurs par la multiplication des lieux d’accueil et d’hébergement, l’adaptation du numéro d’urgence 3919 aux réalités de nos territoires, la généralisation de l’utilisation des téléphones grave danger,  l’amélioration de la formation des autorités policières et judiciaires avec des espaces dédiés à l’accueil des victimes au sein des commissariats ou l’obligation systématique du port de bracelets anti-rapprochement pour l’agresseur condamné.

4- Introduire les mesures les plus efficaces des pays européens en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à l’échelle européenne. C’est l’ambition du Pacte Simone Veil que porte mon groupe Renew Europe au sein du Parlement européen.

Il s’agit pour nous de conduire une réelle mutation systémique qui nécessite notre action à tous et en commun.

Tous ensemble, femmes et hommes, nous y parviendrons !

Amis des outremers, relevons ce défi de l’égalité.